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Journée Biodiversité Hiver (pour les encadrants des fédérations)
L'attrait de la nature et des espaces sauvages pyrénéens a engendré une présence accrue de l'homme sur le territoire d'une faune fragilisée en période hivernale, en raison du froid et d'une nourriture plus rare. Pour les espèces qui ne pratiquent pas l'hivernation ou l'hibernation, ou qui ne migrent pas, cette présence devient donc un réel dérangement.
Celui-ci, compris par l'animal comme un risque de prédation, se mesure en termes de fréquence, d'intensité et d'étendue spatiale. Or, entre le déclin des espaces naturels et l'augmentation du nombre de pratiquants sportifs et autres, ce dérangement augmente considérablement. Pourtant, le randonneur n'a jamais conscience du stress créé chez l'animal (tapis non loin) ou de l'accélération de son rythme cardiaque, rarement de son changement de comportement, et ne perçoit le plus souvent que sa seule fuite comme signe de la gêne créée. Celle-ci se mesure également en perte de masse corporelle, en chute de la fécondité ou en baisse de la population…
Contrairement à nous, l'animal ne se « promène » pas en montagne. Il se déplace par nécessité, soit pour se nourrir, soit pour fuir un éventuel prédateur, soit pour rejoindre une zone de quiétude. Pour ce faire, il choisit en permanence entre le gain qu'il espère obtenir et les pertes encourues : efforts et fatigue, risques de prédation.
D'où l'importance de connaitre au mieux les espèces que l'on peut croiser l'hiver dans nos Pyrénées. Ce sont par exemple le cerf, l'isard, le mouflon ou le chevreuil pour les plus grands, mais aussi le renard, la fouine, l'hermine, la martre, le mulot et l'écureuil, ou encore le tétras, le lagopède, l'aigle royal, la mésange… A chacun sa stratégie de survie, entre la migration (proche ou lointaine), l'hibernation, le changement de régime alimentaire et la mue (pelage, plumage…).
C'était tout l'intérêt de la journée organisée jeudi 9 janvier à l'Espace Pourtalet, conjointement par les 3 fédérations FFCAM, FFRP, et FFME avec l'appui des professionnels du Parc naturel des Pyrénées, de la Ligue de Protection des Oiseaux et du Conseil départemental, dans le cadre du projet Biodiv'Sports 64. Vingt-cinq animateurs des clubs de la région, venus d'Orthez, Oloron, Maslacq, Pau, Nay et Tarbes, ont ainsi profité d'enseignements riches et précis sur les comportements à adopter en sortie : rando, raquettes ou ski de rando, pour limiter au mieux la gêne provoquée sur la faune sauvage.
Quelques conseils sur la neige :
- Suivre les traces humaines existantes, pour éviter de multiplier l'impact sur la faune.
- Ne pas s'arrêter brusquement : c'est un signal d'alerte pour la faune, qui peut croire qu'elle a été repérée.
- Ne pas faire de pause dans les clairières et zones de quiétude, éviter les crêtes, les lignes d'arbres ou les arbres isolés, où se tapissent facilement les animaux…
- Eviter les zones déneigées.
- Être prévisible, pour que l'animal puisse s'adapter. Avancer le plus possible en lignes droites, et ne pas hésiter à se signaler par le bruit (modéré).
Quel animal a laissé son empreinte ?
Si vous croisez une trace (oiseaux, mammifères…), d'abord regarder au loin si l'animal n'est pas présent. Puis éventuellement remonter la trace pour trouver des indices (nourriture, excréments, habitat…). Ne jamais la suivre en poursuivant l'animal.
- La photo d'une empreinte n'a aucun intérêt si elle n'est pas accompagnée d'une échelle (briquet, carte IGN, lunettes…) ou de mesures précises.
- Pensez à noter la voie (la succession des empreintes) : espacement entre chaque empreinte, alignement, profondeur des empreintes…
- Observez l'environnement : minéral ? forestier ? venant d'une crête ou y allant ?
- Avec tous ces éléments, vous trouverez la réponse à vos questions auprès des spécialistes du Parc ou de vos fédérations, et sur internet -en préférant les sites officiels.